J’attends vos retours et questions par mail.
Vous pouvez aussi m’encourager via vos commentaires.
Avec cette nouvelle lettre, j’avais dans l’idée de poursuivre ma réflexion sur la ligne éditoriale, c’est-à-dire ce qui devrait donner une certaine cohérence à ces réflexions disparates.
J’ai donc repris les exercices proposés par Géraldine Dormoy dans ses Masterclasses :
• Partir de mes valeurs, qualités, aptitudes, de ce que je suis, de ce que je peux apporter, de ce dont je peux témoigner…
• Je les ai mis au regard de mon envie d’écrire :
Formaliser mes pensées en me forçant à aller au bout, c’est-à-dire pondre une réflexion intelligible pour autrui, recréer un lien avec des personnes que j’aime, mais avec qui je n’arrive pas à garder contact, et un espoir d’intérêt et d’échanges en retour…
• Je me suis posé la question de ce qui prenait le plus de place dans ma vie aujourd’hui :
Cela tourne clairement autour de mon projet professionnel, alors que je traverse une phase de remise en question de l’activité que j’exerçais depuis 10 ans, et dont je rêvais depuis quelques années déjà avant de l’exercer.
J’étais donc plutôt partie là-dessus.
Mais je me suis rendu compte qu’il y avait autre chose qui prenait beaucoup de place dans ma vie aujourd’hui, pendant de longues heures de la journée, et même parfois pendant des jours entiers…
Dépression, j’écris ton nom
Ce n’est pas le titre d’une chanson, comme me l’a affirmé GPT…
Mais ce dont j’ai décidé de parler aujourd’hui, avec un double intérêt :
Déjà, parce que celle-ci sabote mon travail.
Non seulement au jour le jour, mais également mes réflexions sur un nouveau projet professionnel.
Comment savoir ce qui m’anime vraiment, alors plus rien ne m’anime en ce moment ?!
Ensuite, parce que la psy qui m’accompagne me dit que le fait d’en parler contribue à lutter contre la dépression. Parler d’elle l’a fait s’éloigner. Alors, c’est ce que je fais, ou ce que j’essaye de faire, parce que ce n’est pas si facile.
C’est difficile notamment parce que cela demande de l’énergie et de la concentration, et que ce sont deux choses que je n’ai pas en ce moment.
Comme je tiens à sortir cette lettre (pour moi, pas pour vous, car je me doute que vous pouvez vous en passer 😁), je force sur la bête et je sens les douleurs se réveiller un peu partout.
Ce qui prend le plus de temps justement, c’est de tergiverser, d’abandonner (ça ne vaut pas le coup, de toute façon tout le monde s’en fout) et de recommencer (mais par quel bout ?).
Vous comprenez, tout devient compliqué, voire sans intérêt.
Y compris prendre une douche, ou faire la balade les chiens, car finalement ils pourraient se contenter du jardin !
Ensuite, il y a la culpabilité de ne pas faire grand-chose, alors qu’on a des tas de choses à faire, et que la liste s’allonge, et que certaines choses devenues urgentes se rappellent parfois de manière désagréable.
Cette culpabilité est d’autant plus prégnante, que je suis la seule responsable de la dégradation de cette situation. Je ne peux accuser personne à ma place (ce serait pratique 🤭).
Je m’en veux d’autant plus que cette activité je l’ai rêvée, je l’ai voulue, je me suis donné du mal pour en arriver là. Alors, pourquoi tout gâcher comme ça ?
C’est vrai, je pourrais faire des efforts.
Des fois, le matin, je m’en sens capable. Je commence quelque chose que je ne finirai pas…
Et puis, pourquoi travailler me demande-t-il maintenant des efforts alors que j’ai toujours été accro à ça (même trop : workaholisme) ?!
Ne me demandez pas comment j’en suis arrivée là
Je ne saurais pas quoi vous répondre.
Pourtant, je me suis toujours considérée comme pugnace, ayant la capacité de rebondir face aux difficultés de la vie, et j’en ai connu certaines, sans doute pas les plus terribles (tant mieux), mais quand même.
Alors pourquoi, au moment où tout va pour le mieux dans ma vie, l’activité que j’ai créée, la maison que je me suis achetée, dans un endroit qui me plait, tout devient-il compliqué et trop lourd à porter ?
Cela questionne forcément !
Surtout quand on aime se poser des questions 🙃
J’ai l’impression de ne plus être celle que j’étais avant.
Mon corps ne répond plus quand je veux quelque chose, ou alors un petit peu, et au ralenti, jusqu’à s’arrêter en cours de route…
Qu’est-ce que je fais avec ça ?
Ce que j’aimerais, c’est de m’autoriser à lâcher prise complètement, et de voir ce qu’il se passe. Arrêter de lutter contre moi-même.
Mais voilà, il reste l’angoisse tapie qui me regarde et me mord et me pousse au train.
Que se passerait-il exactement si je ne faisais plus rien ?
Ce que je me demande surtout, c’est combien de temps cela va durer, avec ces hauts et ces bas.
Mais si vous recevez finalement cette lettre, c’est que je n’ai pas lâché l’affaire 😉
En tout cas, sachez que je suis intéressée par tout témoignage sur des expériences de vie liées à la dépression : blogs, newsletters, articles, livres, podcast… Vos expériences peut-être…
Pour en revenir à la ligne éditoriale
Au jour d’aujourd’hui, je pourrai la résumer ainsi :
Cheminement intérieur et réflexions variées d’une freelance autiste, en manque d’enthousiasme.
Mais vous pouvez compter sur le fait que cela va changer !
Découvertes du moment
★ Un podcast sur la santé mentale au travail qui m’a vivement intéressée.
Cela m’a d’ailleurs permis de découvrir cette chercheuse Samah Karaki, docteure en neurosciences, dont les travaux, si j’en juge par les résultats Google, vont me passionner : « Comment la résilience peut devenir un piège ? », « Le talent est une fiction»
Dans sa discussion avec Grégory Pouy que je connaissais surtout pour son podcast Vlan, elle va beaucoup plus loin que la sphère du travail.
→ Comment prendre soin de sa santé mentale au travail [Lien vers podcasts.apple]
★ Dans le podcast complètement décalé dans sa manière d’approcher la thématique de l’argent, Thunes, que je vous recommande chaudement, un épisode m’a particulièrement marqué :
→ L’Entretien provoc' avec le sociologue Denis Colombi : Sortir de la pauvreté : une question de volonté ? [Lien vers Slate Audio]
J’ai beaucoup aimé aussi – et je pense que cela va parler à beaucoup d’entre vous (je dis ça comme si vous étiez beaucoup à me lire 😄) celui consacré aux chiffres du romancier Hadrien Bels
Ça gagne combien un écrivain ? Les vrais chiffres des lettres avec Hadrien Bels, romancier [Lien vers Slate Audio]
Oui, je sais, je consomme plus de podcasts en ce moment que de Newsletters, mais cela ne veut pas dire que je me désintéresse de celles auxquelles je me suis abonnée. Au contraire ! Je me laisse du temps pour les appprécier…
C’est juste que c’est plus facile pour moi en ce moment où mon temps d’écran est compté.
D’ailleurs, il est temps que je m’arrête, car l’éléphant assis sur mes épaules s’alourdit un peu plus chaque seconde 😓
Au plaisir de vous lire 🤍
Céline
PS : Pas de nouvelles de GPT cette fois-ci. La relation s’installe dans une routine assez confortable. Je constate seulement qu’il est parfois mal compris dans ce qu’il peut nous apporter, si j’en crois ce que je peux lire ici ou là…
On entend souvent dire : « l’écriture est cathartique ». Ça sonne un peu comme un mantra qui fait se lever les yeux au ciel… et pourtant, écrire fait tellement de bien ! Toi qui aimes les podcasts, je te conseille celui de France Inter sur la question https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mardi-14-fevrier-2023-5048783.
Nommer ce qui nous ébranle et dessiner ses contours reste la meilleure façon, si ce n’est de l’éloigner, au moins de le transcender. Et je trouve que la création artistique est toujours la meilleure façon. Anecdote que je raconte souvent à mes enfants (tous des créatifs) : « un jour Lou Doillon a eu un chagrin d’amour. Un de ceux qui terrasse et laisse exsangue. Elle appelle Étienne Daho, son parrain (je crois que c’est lui…). Elle lui raconte son chagrin et il lui pose une seule question : Combien de chansons ? Elle répond : 12.
Voilà, voilà, ma petite contribution. Belle journée et continue dans cette voie (j’aime bien quand il y a du vécu dans les NL) NL (ça c’est ma signature depuis toujours, je ne vais pas en changer parce que c’est l’acronyme de newsletter quand même !)(À ce soir?)