Je viens d’une famille très traditionaliste, en tout cas du côté de mon père. Issue de Franche-Comté, du Jura pour mon grand-père et du Doubs pour ma grand-mère, cette histoire familiale prend racine dans une foi catholique très ancrée, mais qui s’exprimait différemment.
D’un côté, la famille de ma grand-mère, les Rossetti, d’origine agricole du nord de l’Italie, arrivée en France pour fuir le mussolinisme, porte des convictions très orientées à gauche, dans ce qu’on appelait à l’époque le catholicisme social.
De l’autre côté, la famille Lieffroy, implantée dans la région, depuis aussi loin qu’ont pu remonter les recherches généalogiques, est plus bourgeoise et conservatrice. Ainsi, mon grand-père n’a plus mis les pieds à la messe depuis la révolution Vatican 2 qui renonçait aux rites en latin au profit du français, alors que ma grand-mère qui n’avait pas appris le latin s’en félicitait !
Oui, parce que dans les deux cas, la messe était le rituel immuable du dimanche matin, comme la prière du soir, ainsi que toutes les fêtes et rites du calendrier liturgique auquel j’ai dû aussi me plier petite, jusqu’à la première communion. Après ça, j’ai eu le choix.
Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ?
D’abord, parce que j’en ai peu l’occasion, et que je trouve ça intéressant de parler de religion quand cela est fait sans pression ni passion, alors que c’est le plus souvent prétexte à toute sorte de conflits et manipulations.
Je me souviens notamment avoir été vivement intéressée par les cours d’histoire en Sorbonne dédiés à la naissance des États d’Islam. Un Nouveau Monde s’ouvrait à moi, tellement différent de ce dont on entendait parler dans les médias !
Personnellement, je ne me sens attachée à aucune religion, et pourtant un peu à toutes, quelles qu’elles soient, parce que je crois. Je ne sais pas en quoi, mais je crois. C’est bizarre, ne me demandez pas pourquoi, parce que je ne sais pas. C’est juste comme ça.
Mon église est dans les bois.
Face à la mer, c’est bien aussi, ou n’importe où, là où je ressens l’au-delà de la condition humaine.
J’ai toujours pratiqué l’analyse de conscience, chère aux catholiques à travers la poésie, puis la démarche introspective, ainsi que le recueillement qui passe désormais et depuis plusieurs années maintenant par la méditation (qui m’a tardivement fait comprendre ce que j’aurais pu trouver dans la prière, mais je suis complètement passée à côté alors que celle-ci était obligée).
Je m’agace aussi bien des gens qui cherchent à m’imposer leurs croyances que de ceux qui critiquent celles des autres, parce qu’ils ne les partagent pas, voire ne les comprennent pas.
Et là, je parle de croyances religieuses, ou spirituelles, comme on dit maintenant, pas de croire que la terre est plate, parce que là c’est un autre débat.
On peut se moquer des rituels, je le comprends, comme on peut se moquer du style assumé d’une personne, de ses pantalons trop moulants à mon goût ou de ses lunettes vertes que je trouve ridicules, mais ce n’est pas très constructif ni bienveillant. Passons.
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Ce thème ne m’a pas été inspiré par la religiosité de la période des fêtes (que je ne partage pas), mais par l’Affaire Depardieu qui m’a replongée plus de 30 ans en arrière.
Nous étions à la table familiale, et mon grand-père s’étouffait de voir que l’acteur était (encore) invité à la télé, malgré la polémique née d’une interview publiée dans le Time à l’occasion de sa nomination aux Oscars pour son rôle dans Cyrano de Bergerac.
Comme vous le savez, Depardieu y confirmait sa participation à des viols collectifs qu’il avait évoqués dans les pages du magazine américain Film Comment, en 1977.
Pour être honnête, ado, je ne m’étais pas intéressée à la polémique. J’étais habituée aux prises de positions extrémistes de mon papi, auxquelles je ne prêtais pas trop attention. Cela dit, le connaissant, je ne lui aurai jamais avoué que je continuais de voir ses films !
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Il faut dire que dans la tradition mariale, la Femme, c’est l’Immaculée Conception. On ne rigole pas avec ça, non, non. Croyez-moi sur parole ! Le grand-père était prêt à sortir le fusil.
Chez ces gens-là, les femmes choisissent et les mères commandent.
Ces messieurs n’ont qu’à bien se tenir.
Quand ma grand-mère trouve plus simple d’installer son mari dans la chambre d’ami ou elle pourra l’y rejoindre quand elle en a envie, il n’y a pas délibération. Quand elle décide de prendre la pilule, cela choque certes les convictions, mais c’est elle qui décide.
Si je vous raconte ça, ce n’est pas pour défendre les milieux traditionalistes et/ou cathos – je ne me sens pas concernée – mais parce que je remarque qu’on s’en fait souvent de fausses idées, et qu’on va un peu vite à les juger.
Par exemple, côté éducation, aussi bien les filles que les garçons font des études pour exercer un métier et trouver leur place dans la communauté où tout le monde a un rôle à jouer.
Les garçons choisissent de devenir prêtres ou ingénieurs.
Les filles se cantonnent – par conviction ou pression familiale, je ne sais pas – au domaine social, du côté Rossetti, et à l’enseignement du côté Lieffroy.
Parce que oui, les femmes travaillent. En tout cas, elles en ont la possibilité si elles le souhaitent et on trouve des arrangements pour les enfants.
OK, tout ça reste très genré !
En même temps, les femmes prêtres à l’époque, il n’y en avait pas, hein.
Ma grand-mère avait eu des velléités de devenir nonne, mais a finalement renoncé au couvent pour y avoir jugé ses sœurs peu charitables.
Sans quoi je n’aurais pas été là à vous raconter ma vie.
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Cette éducation a soulevé quelques incompréhensions, devenue adulte, alors que je quittais mon école privée (catholique, faut-il le préciser).
Par exemple, la première fois que j’ai vu un film de Lautner.
Comment oublier cette scène où on voit Blier gifler une femme avec une violence inouïe en la traitant de salope, sans qu’on en comprenne les raisons (cela n’aurait pas excusé le geste, mais aurait pu l’expliquer…) et d’entendre les gens s’esclaffer.
Et les chansons paillardes qui faisaient la promotion du viol, que tout le monde reprenait en chœur, est-ce que cela ne choquait vraiment que moi ? En tout cas, je me suis bien fait chambrer. Mais c’est bien connu, je ne suis pas drôle et je ne sais pas m’amuser.
Alors bien sûr, c’était une autre époque, pourtant je note que ce n’était pas comme ça partout, et que tout le monde n’était pas éduqué pareil, et que les mâles alpha n’étaient pas forcément du côté des plus « cool ».
En tout cas, je n’avais jamais connu ça chez moi.
Le fait qu’on prenne conscience de cela aujourd’hui me rassure.
Je ne peux que regretter d’avoir dû subir – au moins dans le monde du travail – tous ces propos machistes et sexistes comme si c’était normal et banal.
Parce que si parfois il y a un monde entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, ce n’est pas le cas de tout le monde, parce qu’après tout, c’était normal, il n’y avait rien de mal à cela, surtout quand ce sont les filles qui se mettent dans ces situations… Après tout, hein… C’est Gérard qui le dit !
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L’IA Académie, où en suis-je ?
L’idée de l’IA Académie m’est venue pour avoir été sollicitée par certaines d’entre vous suite à mes posts, que ce soit sur #Midjourney ou mes usages de #ChatGPT
Pour être honnête, je ne suis pas sûre de moi, je n’ai pas l’impression que c’est l’idée du siècle.
Même si ce sont des outils que j’utilise tous les jours (ou quasi) et sur lesquels j’ai plaisir à travailler, je ne me sens pas tout à fait qualifiée.
J’ai pourtant décidé de bêta-tester l’idée.
Plusieurs d’entre ont manifesté leur intérêt pour y participer.
J’ai profité du calme de la fin d’année pour créer les premiers contenus.
J’ai pu me rendre compte à quel point c’est compliqué pour moi d’en juger la qualité et ce que cela peut vous apporter.
Aussi, suis-je particulièrement fébrile, à la fois pressée et angoissée, à l’idée d’en ouvrir les portes.
Les premières ressources créées expliquent les bases qui me semblent indispensables pour bien commencer, avec une grosse partie un peu technique (mais facile) sur les commandes Midjourney via Discord.
Et j’espère que nous irons bientôt plus loin, à partir de vos envies et de vos besoins.
Dans tous les cas, je reviendrai au cours de la semaine vers celles qui sont déjà manifestées pour vous expliquer comment ça va se passer.
Et pour celles et ceux qui veulent en savoir plus, la description de l’offre est ici :
https://www.celinelieffroy.com/ia-academie
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Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2024 ?
Il y a les résolutions qu’on tient et celles qu’on ne tient pas.
J’ai l’impression que cela dépend des raisons (bonnes ou mauvaises) pour lesquelles on les prend.
Et je suis d’accord avec vous, la nouvelle année, n’est pas forcément une bonne raison d’entamer un changement. Cela dépend des gens. Pour certains, cela peut aider…
C’est le sujet sur lequel j’aimerais vous faire travailler – si vous le voulez – pour ce traditionnel exercice d’écriture introspective 😊
Non pas pour vous convaincre de prendre des bonnes résolutions, surtout si vous n’y croyez pas et/ou n’y voyez pas l’intérêt, c’est OK !
J’ai voulu un exercice qui vous encourage à prendre du recul et à réfléchir à vos désirs de changement. Vous me direz ce que vous en avez pensé, si vous avez testé 😊
Voici les questions que je vous invite à vous poser :
Comment est-ce que je me sens face à l’idée de prendre une résolution pour améliorer ma vie ?
Quels sont les domaines de ma vie dans lesquels je ressens un déséquilibre ou une insatisfaction qui demanderaient à ce que je change quelque chose ?
Quelle(s) résolution(s) pourrais-je prendre (ou non) en ce sens ?
Quels souvenirs ou anecdotes me viennent en tête quand je réfléchis à des résolutions que j’ai prises par le passé ?
Pensez à un grand ou petit changement dans votre vie que vous avez décidé (pas qui vous a été imposé), puis rappelez-vous : À quel moment, dans quelles circonstances et ce qui a fait que vous en aviez pris la résolution ?…
Quels sont les obstacles qui vous freinent aujourd’hui à vous décider à agir ? Qu’est-ce qui vous manque ?
Quelle serait la première étape, la plus facile, que vous pourriez franchir aujourd’hui pour vous rapprocher d’un meilleur équilibre ou une plus grande satisfaction ?
Qu’est-ce que cela vous fait d’y penser ?
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Pour rappel, l’exercice sera d’autant plus bénéfique qu’il sera fait par écrit, dans les bonnes conditions d’état d’esprit et de calme, et dans l’idéal sur du papier. L’écriture à la main favorisant l’introspection.
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J’aurais plaisir à lire vos retours sur cette lettre, ou à vous lire tout court, pour avoir de vos nouvelles 🤍
Et bien sûr, je vous souhaite une très bonne année 2024 !