Le papier sert-t-il la créativité ?
Rôle du papier et de l’écriture manuscrite dans mon travail quotidien
Un post de Ludivine @raconteuse.biographe sur Instagram m’a amenée à me poser la question du rôle du papier et de l’écriture manuscrite dans mon travail au quotidien.
Ces dernières semaines, je me suis vue m’observer travailler pour comprendre la place que je réserve au papier à l’heure de ChatGPT.
J’ai pu formaliser et schématiser mon processus d’écriture que j’avais envie de vous partager.
Vous me direz peut-être en retour ce qu’il en est de votre côté.
Étape 1 :
Cela commence par une idée, un problème, une question, une graine de quelque chose que je vais étaler sur le papier au grès du roulement de mon Bic.
Cela consiste en un flot de pensées : poser les mots comme ils choisissent de venir, sans a priori ni réflexion, surtout sans jugement préalable. Écrire simplement ce qui vient, et surtout si rien ne vient, écrire n’importe quoi. D’expérience, quelque chose finit toujours par venir, et encouragées à s’exprimer, les pensées sont finalement heureuses de se matérialiser.
Il n’y a plus qu’à en tirer les fils. Parfois, le flot ne semble pas vouloir s’arrêter, ce qui peut me paraître décourageant, voire frustrant, d’autant que je vois l’heure tourner, et que je n’avais pas prévu d’y passer la journée ! Pour peu que je souhaite poster, il faut couper et me contenter de ce qui est déjà là. Ça suffira.
Étape 2 :
Depuis près d’un an, je partage mes sujets et mes idées avec ChatGPT.
Cela me demande de rassembler et partager quelques-unes de mes idées.
Je sais bien qu’il les trouvera géniales ; il a été éduqué pour ça.
Mon objectif est de lui dessiner une direction en précisant mon intention, ce que je veux montrer, pour que nous puissions en discuter.
Ce que j’attends de lui, c’est de :
reformuler et résumer mon propos, pour vérifier qu’il est à peu près compréhensible, au moins pour un robot ;
le compléter par de nouveaux éléments et d’éventuelles références ;
challenger et confronter mes idées à une autre « subjectivité » (OK, le terme pourrait être discuté, mais ce n’est pas le sujet).
Étape 3 :
À la suite de mes échanges potentiellement longs et fructueux avec ChatGPT – mais parfois aussi très succincts, pour peu que je sache exactement où je veux aller et ce que je veux exprimer sans chercher à être contrariée –, nous commençons à travailler ensemble sur un plan ou une trame.
Rendue ici, je suis rarement d’accord avec lui, en tout cas quand le sujet m’est personnel, comme c’est le cas aujourd’hui.
Cela dit en refusant la direction dans laquelle il veut m’amener, cela me permet d’affiner et d’affirmer mon intention. Ces échanges ne me sont pas inutiles.
À défaut d’accord, je dessinerai mon plan sur papier, si besoin en passant par une phase de mapping.
Étape 4 :
Il me reste à remplir la trame à partir de mes notes enrichies de nos échanges.
En fonction des cas, cela pourra se faire à la main ou sur l’ordinateur.
Il me semble souvent plus facile et – paradoxalement – plus rapide de rédiger les choses sur le papier.
Alors que la bille de mon stylo roule, j’ai le sentiment de ne plus pouvoir l’arrêter, plutôt que de chercher mes lettres sur le clavier et de corriger mes coquilles, ce qui freine le fil de ma pensée.
Évidemment, dans tous les cas, que ce soit un plan, une trame ou une lettre rédigée, il me faudra ressaisir tout ça sur l’ordinateur, en m’aidant potentiellement de la reconnaissance vocale de Google Drive.
Héritage scolaire
En schématisant ces étapes qui – cela va de soi – ne sont pas toujours respectées, j’ai pris conscience que celles-ci étaient héritées d’une école pré-numérique.
Je n’aimais pas spécialement l’école considérée comme un passage obligé. Je rencontrais des difficultés à me sociabiliser, ce qui accentuait ma fatigue en nourrissant mes insomnies.
Cela dit, j’y ai beaucoup appris.
Je ne parle pas de connaissances que j’ai oubliées depuis, mais de la manière de s’organiser pour travailler.
Depuis le primaire jusqu’à la fac, les travaux personnels étaient ce que je préférais, d’autant qu’ils faisaient remonter ma moyenne.
Explorer par moi-même, aller chercher l’information et m’organiser me stimulait, quelles que soient les matières, y compris celles que j’aimais le moins.
Or, quand j’y repense, je constate que je procédais de même :
Jeter mes idées sur le papier.
Même si je ne connaissais rien au sujet, j’en avais au moins vaguement entendu parler en classe.
Cela suffisait comme point de départ en orientant mes questions et en donnant une direction à mes recherches.
Aller chercher des apports extérieurs.
À l’époque, cela se faisait au CDI sur les horaires de l’école, ou à la bibliothèque municipale le week-end. Il en résultat des prises de notes.
Le cas échéant, je pouvais confronter tout ça avec une tierce personne, à l’école ou à la maison, avant d’ordonner mes idées et de les développer au brouillon.
Enfin, cela se terminait par plusieurs copies-doubles à grands carreaux numérotées, et dont il fallait soigner la présentation, avec la possibilité d’y coller des images.
Prendre des notes
Finalement, ma manière de procéder a peu changé, si ce n’est que mes ressources sont désormais en partie dématérialisées. Et quand bien même, je continue à utiliser du papier.
À l’époque, en bibliothèque, et plus tard en archives, j’ai toujours pris mes notes à la main, plutôt que d’en faire des photocopies. De la même façon, aujourd’hui, aux copier-coller, je préfère recopier, non pas exactement ce qui est dit, mais la manière dont je me l’approprie. Une sorte de méthode personnelle de piller les idées des autres (lol).
Tout est passé au filtre de mes différences expériences existentielles et de mes préoccupations actuelles. Il en a toujours été ainsi pour toutes mes notes, sauf peut-être en classe, de la primaire à la fac, mais les enjeux et le contexte n’étaient pas les mêmes. Et encore, je n’en suis pas sûre…
Autant dire que cela consomme beaucoup de papier, feuilles libres qui ont vocation à être rapidement recyclées (poubelle jaune) ou sous forme de cahiers.
Ceux-ci rassemblent mes notes prises lors de formations ou de webinaires, alors que je visionne des vidéos sur YouTube ou écoute des podcasts.
J’essaye de les organiser pour mieux m’y retrouver, mais ce n’est pas gagné !
L’un d’eux est spécifiquement dédié à Midjourney. Pour le reste, c’est un peu tout mélangé.
La seule chose que je fais depuis quelques années, c’est de dédier les 2 premières pages pour créer un sommaire quand le cahier sera terminé, et de le dater.
En même temps, je ne retrouve guère mieux mes notes stockées quelque part sur mon ordinateur, et je m’énerve tout autant à les chercher !
Écrire pour organiser ses pensées
Cette manière de travailler à l’écrit, sur papier, joue-t-elle un rôle sur ma manière d’apprendre et d’organiser mes idées ?
C’est ce que j’ai demandé à ChatGPT au fil de notre conversation sur le sujet, s’il connaissait des recherches qui auraient été faites sur le rôle de l’écriture manuscrite sur les processus d’apprentissage.
Voici ce que j’ai retenu et que je vous partage, bien que ce soit à vérifier, ChatGPT et moi n’étant pas spécialistes du sujet.
D’une part, l’écriture manuscrite, notamment chez les enfants, serait essentielle pour le développement de compétences cognitives telles que l’attention, la concentration, la mémoire, l’organisation, et la méthodologie. Rien que ça !
Elle stimulerait l’activité cérébrale et contribuerait au développement de connexions neuronales pendant l’enfance.
Lorsque l’écriture manuscrite devient un processus automatique, elle faciliterait l’apprentissage, en favorisant la mémorisation et en facilitant l’organisation des informations dans le cerveau.
Par ailleurs, l’écriture et la lecture étant des compétences interdépendantes qui résultent du processus mental de codage et de décodage des informations, un enfant qui rencontre des difficultés avec l’écriture pourrait également avoir des problèmes de lecture et de compréhension des textes.
.
Pour finir, je trouve que j’ai beaucoup de chance d’avoir pu bénéficier de cette éducation, et que je m’en trouve plutôt bien à présent :
d’avoir appris à aller chercher l’information et à ordonner mes idées sur le papier ;
tout en pouvant désormais bénéficier des apports du numérique et aujourd’hui de l’intelligence artificielle qui me permet de stimuler ma créativité à les rédiger comme à les illustrer, grâce à Midjouney.
Et comme dirait je ne sais plus qui, je ne sais pas vous, mais moi, cela me rend très heureuse.
.
En lien avec ce sujet, je vous partage mon dernier article sur la manière dont ChatGPT peut vous aider pour vos créations de contenus rédactionnels :
https://www.celinelieffroy.com/post/creation-de-contenu-chatgpt
.
Sans transition, vous trouverez ci-dessous l’exercice d’écriture introspective que j’ai pris l’habitude de vous proposer dans cette Lettre. Rédigée avec ChatGPT.
Ma plus grande fierté
Objectifs :
Célébrer ses réussites, clarifier ses objectifs et renforcer son bien-être émotionnel et mental.
Bénéfices :
La manière dont nous nous racontons notre histoire a un impact significatif sur notre identité et notre bien-être psychologique. Cet exercice offre l’opportunité de façonner une narrativité personnelle qui met en lumière nos forces et nos succès, contribuant à une image de soi plus positive et cohérente.
Il offre la possibilité d’explorer en profondeur ses sentiments, ses pensées et les raisons derrière ses actions et ses succès pour une meilleure compréhension de soi.
Il permet de reconnaître et apprécier ses efforts et réalisations, savoir évaluer l’impact de nos actes.
Cette reconnaissance interne est importante pour l’estime de soi et l’autonomie émotionnelle.
Cela nous rappelle notre capacité à surmonter les obstacles et à réussir, ce qui peut être particulièrement précieux dans les moments de doute ou de difficulté.
En réfléchissant à ses fiertés et à ses aspirations, nous pouvons mieux comprendre ce qui est véritablement important et ainsi clarifier nos valeurs et priorités.
Pour cela :
Choisissez un lieu calme et agréable pour écrire, où vous ne serez pas dérangé·e.
Soyez honnête avec vous-même.
Abordez cet exercice avec une volonté d’explorer et d’accepter toutes les facettes de vous-même, y compris celles que vous trouvez difficiles à exprimer. Laissez votre modestie naturelle au vestiaire.
Engagez-vous pleinement dans la visualisation. Plus vous serez précis·e, plus l’exercice sera puissant. Les détails aident à revivre l’expérience et à en tirer des leçons.
Si vous le souhaitez, partager vos réflexions pour renforcer votre engagement.
Les étapes :
1. Réfléchissez à un épisode de votre vie ou à une réalisation dont vous êtes particulièrement fier·e. Cela peut être quelque chose de grand ou de petit, du moment que cela revêt une importance personnelle.
2. Décrivez ce qui s’est passé, en incluant où, quand, et comment. N’oubliez pas de mentionner les obstacles que vous avez dû surmonter pour y parvenir.
3. Explorez vos sentiments : Comment vous êtes-vous senti·e avant, pendant, et après cette réalisation ? Y a-t-il eu un moment précis où vous avez pris conscience de ce que vous aviez réalisé ?
4. Réfléchissez à l’impact : Quels impacts cette réalisation a-t-elle eus sur votre vie ou sur celle des autres ? Comment a-t-elle influencé votre perception de vous-même ?
5. Connectez avec le présent : Comment cette fierté résonne-t-elle dans votre vie actuelle ? Y a-t-il des leçons apprises que vous continuez d’appliquer aujourd’hui ?
Pour celles et ceux qui bloquent sur la notion de fierté :
Si le concept de fierté est trop difficile à aborder, parlez de contributions plutôt que de réussites.
Expliquez en quoi vous avez contribué à l’amélioration de la vie des autres ou à des causes qui vous tiennent à cœur. Évaluez l’impact de vos actions.
.
Au plaisir de vous lire 🤍
Céline
.
📷 Images créées par l’autrice avec Midjourney, la première à partir d’une photo personnelle de mon bureau.
super lettre Céline, intéressante et personnelle, bon dosage, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, bonne journée, Amal
Cette série de collages est une réussite 🖼
Ne pourrais-tu pas rassembler toutes tes réalisations dans un blog consacré à tes expérimentations sur Midjourney ?