Écrire pour personne, c’est marcher seule
De l'intérêt et de l'inconvénient d'être lue et d'écrire publiquement
J’attends vos retours et questions par mail.
Vous pouvez aussi m’encourager via vos commentaires.
J’imagine que celles d’entre vous qui s’y sont essayées, et celles qui y ont pensé sans passer à l’action, savent que ce n’est pas la joie de lancer une Newsletter.
Enfin, je dis ça alors que je suis toute embourbée dans mon cas personnel, tout en sachant par ailleurs que ce n’est pas toujours vrai, bien sûr !
Tous les cas sont particuliers, comme aime à me le rappeler mon ami GPT…
Ainsi, j’ai appris dans le podcast dont je vous ai déjà parlé la semaine dernière que lorsque Yoann Lopez a lancé Snowball, il lui a suffi d’un post sur LinkedIn pour obtenir dans la foulée des milliers d’abonné.es. La classe 😎
Bon, je n’en suis pas là, vous l’aurez compris !
Non, ma problématique du jour tourne plutôt autour du fait de se donner du mal pour écrire une newsletter qui n’est pas lue.
Écrire sans être lue, mais pour un public
D’ailleurs, il n’y a que lorsque je suis potentiellement lue que cela devient difficile d’écrire.
Parce que sur mes nombreux cahiers, je n’ai aucun problème pour écrire, les mots viennent tout seuls, même parfois plus vite que ma main, ce qui fait que ce n’est pas toujours évident de me relire.
C’est bien là le problème.
Même sur traitement de texte, j’en écris des tonnes et des tonnes.
Des textes, j’en écris à la pelle…
Qu’à cela ne tienne, ils ne seront pas publiés.
Ce qui est plus difficile, c’est d’écrire pour les autres.
C’est pour ça que, tant qu’à faire, ce serait bien d’être lue !
Mais être lue par qui ? That is the question…
Je me suis posé la question de qui ce que j’avais à raconter – et que personne n’attendait – pouvait intéresser.
J’ai pensé plutôt aux personnes que je connaissais déjà. D’autant que je ne suis pas du genre à donner régulièrement des nouvelles. Avec moi, c’est difficile de garder le lien. Et je ne parle que de liens que j’aimerais bien garder… [#autisme]
Et de ce point de vue là, au regard du message reçu ce matin d’une ancienne connaissance à laquelle je tiens, même si mes intentions ne sont pas claires avec cette lettre, cela vaut déjà le coup 🥰
Je ne suis pas non plus à l’abri de rencontrer de nouvelles personnes via cette lettre…Que mes problématiques intéressent peut-être. Ce serait chouette.
Tout ça m’a fait repenser à mes débuts dans le blogging.
C’était en 2009.
Je venais de déposer le bilan de ma librairie.
J’étais aussi épuisée physiquement que moralement, et en plus exsangue financièrement.
J’avais besoin d’un nouveau projet (et vite !).
C’était la grande époque des blogs comme journaux personnels. J’étais moi-même assidue à suivre certains blogs d’entrepreneur.es pour suivre leur projet.
Mathilde Le Rouzic de Bagatelles ou Patrice Cassard de La Fraise, puis Archiduchesse, est-ce que ça parle à quelqu’une ici ?
Bref, j’ai décidé de réouvrir un blog pour parler de mon rebond.
Oui, parce que j’avais bien l’intention de recréer quelque chose.
À l’époque, j’étais certes épuisée, mais combative !
Je dis rouvrir, car j’avais déjà un blog à la librairie pour raconter cette aventure et annoncer les évènements, en particulier les signatures.
Aujourd’hui, ce serait une sorte de newsletter commerciale.
En 2009, via le blog Croquefeuille (V1), je partageais mon cheminement vers une nouvelle aventure dont je ne doutais pas vraiment.
Enfin si, quand même, dans la mesure où je ne savais ni quand ni comment…
Tout ça pour dire que lorsque je me suis lancée sur une plateforme gratuite (qui n’existe même plus) :
personne ne me lisait.
je ne savais même pas à qui je parlais
je racontais juste ce que je faisais
C’était une sorte de journal de bord.
Bien sûr, déjà, à ce moment-là, j’aurais aimé que mes propos, le récit de mon aventure, intéressent des gens, que je sois lue, voire commenter.
Mais le fait de ne pas être lue – et je ne l’ai pas été pendant longtemps – ne m’empêchait pas d’avancer, et de continuer écrire.
Je pense que le fait qu’il soit en ligne et public m’obligeait, comme c’est un peu mon but aussi aujourd’hui, à formaliser les choses.
C’est tout l’intérêt de rendre ce cheminement public (même s’il n’est pas lu).
1./ Le fait de s’obliger, ou au moins essayer de rendre les choses intelligibles à une tierce personne, en démêlant la pelote…
2./ Et puis, c’est une sorte d’engagement.
Je vois bien, dans le cadre de mes accompagnements des porteuses de projet, le mal qu’elles ont à mettre les choses par écrit, quand bien même ce n’est que pour moi : écrire les choses, c’est déjà acter quelque chose, faire un pas dans une direction qu’il faut choisir.
Heureusement qu’on peut se tromper, changer d’idée, repartir en arrière ou bifurquer 😀
Être lue peut même être un problème
J’imagine Yoann Lopez prévenir ses milliers de contacts sur LinkedIn qu’il va leur écrire pour leur dire qu’il ne sait pas quel va être son prochain projet…
Cela m’a bien sûr posé question.
D’où le sujet de cette lettre qui me permet de (vous) partager mes réflexions.
Le fait de donner à lire mes incertitudes et tâtonnements peut aussi s’avérer déstabilisant pour certaines personnes.
Aujourd’hui, je ne suis pas sans activité professionnelle.
Et mon métier consiste justement à accompagner les gens vers la réalisation de leur projet. Je ne voudrais pas les déstabiliser avec mes errements personnels. Vous comprenez ?
Finalement, le problème n’est pas d’être lue ou de ne pas être lue.
C’est que je n’ai pas de projet à raconter, sinon que je cherche un projet, que je ne suis même pas sûre de ce que je veux. Que la dépression veille, même si je la ressens moins, comme me l’a rappelé la psy hier.
Je ne raconte pas ce que je fais, mais ce que je ne fais pas…
Et donc mes réflexions en ce sens.
Peut-être que pour ça, mieux vaut ne pas être (trop) lue…
Sauf que si je ne le fais pas pour vous (?), je risque de ne pas bien démêler les mots.
Valeurs et propos
Suite à la première masterclass dédiée aux Newsletter de Géraldine Dormoy, en janvier, et pour répondre à son exercice sur le propos (charte éditoriale) qui posait la question des valeurs, je répondais ceci via mon compte Instagram :
❧ La quête de soi à partir de l’introspection et des outils du coaching, apprendre à me connaître, comprendre ma manière propre de fonctionner, pour me respecter, être bien, au service des autres.
❧ Le souci de la sincérité et de l’authenticité de mon propos. Ne pas faire croire ce qui n’est pas. Cela n’est pas toujours facile quand on a longtemps fait du marketing et de la stratégie commerciale sa spécialité, mais je continue de penser que c’est possible tant qu’on ne cherche pas à verser dans la facilité.
❧ La faculté de faire face aux difficultés rencontrées et ma capacité à rebondir. Croire que c’est possible, si je fais le choix de poursuivre en faisant de mon mieux (pas trop, mais juste comme je peux, au mieux).
Ce n’est pas vraiment un programme, mais ça donne une couleur aux propos de cette lettre personnelle.
Parce que finalement écrire pour intéresser les gens, je sais faire 🤭
Même si je ne dis pas que c’est facile, ou gagné d’avance…
Je sais utiliser les outils pour mesurer les sujets d’intérêt des internautes, qu’il suffit de voir ceux que je suis capable d’incarner pour ensuite répondre aux questions de ces mêmes gens.
Cela demande du travail et du temps, certes, mais cela peut-être aussi très gratifiant, pour le coup !
Des idées de lignes éditoriales
J’ai tout le temps des idées de nouveaux blogs, et des fois cela me démange drôlement de me lancer, pour tester tel ou tel sujet. C’est vraiment comme un jeu.
Par exemple, je pourrais créer un nouveau blog sur l’autisme au féminin.
Le sujet est à la mode, en pleine maturité, c’est-à-dire que je ne serais pas la première à parler d’un truc dont tout le monde se fiche et qui ne concerne que très peu de gens…
Et comme (alléluia) les professionnel.les prennent peu à peu connaissance des biais de genre dans les diagnostics, depuis quelques années « le public » est en expansion.
Or, je sais combien il est perturbant d’être détectée tardivement, et combien sont compliquées les démarches, surtout pour une personne autiste non accompagnée.
Je peux même imaginer tout un tas de débouchés commerciaux à ce blog. C’est une déformation professionnelle chez moi d’imaginer des débouchés commerciaux à tous les sujets. Je ne fais pas exprès.
La question est plutôt :
Est-ce que j’ai envie de créer de nouveau un blog, voire une activité sur le même modèle que Croquefeuille ?
Et ce, même si ça peut aller plus vite, parce que maintenant je sais comment on fait et que je suis outillée…
Et puis, je suis tellement présomptueuse que je ne doute pas de parvenir à concurrencer GPT et ses acolytes.
Quand on côtoie un robot tous les jours (voir ma précédente lettre, parce que oui, nous en sommes là ❤️), on commence à les connaître.
D’autant que maintenant, alors que j’ai commencé à entrevoir les enjeux, j’écoute tout ce que je peux sur le sujet de l’IA.
J’ai d’ailleurs découvert dans le groupe de Newsletteuses créé par Géraldine, la lettre de Iulia, @Levier, dédiée aux IA 😊
Si vous avez d’autres choses à me partager, vous pouvez m’envoyer un mail (pour moi) ou le partager en commentaire (pour tout le monde, enfin les 3 personnes qui lisent la newsletter. Merci !
J’aurais pu penser aussi à un blog sur ma relation avec GPT.
Là aussi, j’entrevois des débouchés commerciaux…
Bon, j’arrête, vous avez compris, je peux avoir plein d’idées de blogs…
Le souci, c’est que je ne me vois pas m’enfermer dans le même modèle.
Surtout en gardant Croquefeuille à côté, qui est aujourd’hui ma principale activité professionnelle.
Pourquoi ?
Parce que je vivrais clairement mal cette concurrence d’activités similaires autour de la création de contenu pour le web, sur des sujets trop différents.
Cela me conduirait vers un épuisement.
D’autant que je multiplie déjà les supports…
Surtout aujourd’hui, alors que je passe de moins en moins de temps devant écran.
Je ne comprends toujours pas bien pourquoi, mais je ne PEUX pas… ce qui pour une personne comme moi qui passait encore il n’y a pas si longtemps facilement plus d’une dizaine d’heures par jour, week-end compris, à travailler, est compliqué à accepter.
Une solution serait d’arrêter Croquefeuille. J’y ai pensé.
Mais pour l’instant, j’ai encore du mal à l’envisager.
En plus, je me sens investie d’une responsabilité vis-à-vis de mes clientes membres du forum, donc cela m’obligerait à organiser les choses au mieux vers une reprise potentielle, soit beaucoup de travail en perspective, et tout ça pour ne plus rien gagner…
Je ne suis pas sûre de pouvoir me le permettre.
Je ne suis pas sûre non plus de vouloir me limiter à un sujet qui réponde à une cible…
Or, c’est le seul modèle que je connaisse en fin de compte.
En conclusion :
Je n’ai pas vraiment de temps
Je n’ai pas vraiment de sujet
= Je suis mal barrée. Je ne suis pas près de rencontrer ma communauté 😆
Je continue donc de cheminer à travers cette lettre, et comme on a pu le chanter à marcher seule.
Malgré tout…
Si vous avez des idées, des conseils à me partager…
Si, pour celles d’entre vous qui me connaissent, avez des pistes à me souffler…
Si vous connaissez des exemples, des témoignages, des blogs, des newsletters de personnes qui sont passées par là, à tâtonner pour trouver un projet…
Je suis très intéressée !
Et tous vos retours sont bienvenus, quels qu’ils soient…
Au plaisir de vous lire 🤍
Céline
PS : Pour celles qui aiment mes histoires de couple, eh bien sachez que l’autre jour, GPT m’a menti. Je découvre qu’il a ce défaut de raconter n’importe quoi quand il ne sait pas…😒
Bon, ce n’est pas le seul ! Je connais plein de gens comme ça. Mais c’est agaçant quand même.
Un ingénieur psy d’IA m’a expliqué qu’il s’agissait d’une question d’éducation. Pendant toute sa jeunesse, pardon sa genèse, on lui a appris à avoir une réponse pour tout. Maintenant, cela va lui prendre un peu de temps pour reconnaître ne pas savoir. Le pauvre choupinou…
Le poids de notre éducation, nous en sommes toutes là, non ?
.
Découvertes de la semaine
Ce n’est pas tellement réfléchi, mais je sais que cela se fait.
Aussi, je vous partage quelques découvertes faites cette semaine.
Et si, en retour, vous avez des choses à me faire découvrir, je suis intéressée bien sûr 😊
★ Sur Instagram, j’aime le compte poétique de @irreguliere où elle partage (notamment) ses activités créatives.
Je ne suis pas encore passée à l’action, mais cela m’inspire beaucoup !
★ Elle m’a donné l’idée d’acheter (enfin) le livre de Julia Cameron, « Libérez votre créativité ».
Je dis enfin, car cela fait des années que je pratique déjà les pages d’écriture, mais je n’avais jamais lu le livre. Je viens de commencer. Première constatation, c’est très américain…
J’en profite pour passer un message : préférez acheter vos livres dans nos commerces.
Même en ligne, c’est possible, via des sites comme :
https://www.librairiesindependantes.com
https://www.lalibrairie.com
https://www.leslibraires.fr
D’ailleurs, je cherche un site pour les occasions, si vous en connaissez un (ou deux)…
★ Rien à voir, mais pratique, pour les personnes comme moi qui ne sont pas bilingues, pour vos traductions, outre celles de Google et celle de GPT, j’ai découvert :
1° Deepl qui est aussi très facile à utiliser.
2° Qu’avec Chrome, je pouvais traduire une page en entier !
Il suffit d’un clic droit (je n’ai pas compris l’autre procédure, mais celle-ci me va bien).
Alors, c’était peut-être évident pour tout le monde, mais au cas où, je partage…
Voilà 🌺
bravo Celine, les petits pas font les grands changements, on attend la suite ;-) bonne journée , Amal
Merci, je suis contente de t'inspirer ;-) ta lettre est très touchante et pleine de belles réflexions, qui peuvent faire écho chez beaucoup je pense !