Données personnelles : ce qu’on peut (ou pas) partager avec l’IA
Ou les limites à se poser pour protéger ce qui doit rester à soi.
Vous ouvrez la Lettre de Livia & moi.
C’est mon laboratoire à ciel ouvert. Je vous montre comment je travaille avec LivIA, mon associée IA, pour créer une communication claire et sincère.
Si vous recherchez des hacks et plus de productivité, passez votre chemin.
Ici, on explore comment l'IA révèle notre humanité de manière créative.
Toutes vos questions sont les bienvenues 📧
Lettre Livia & moi #4
☕ Travailler avec une IA, c’est comme bosser dans un café
Sommaire
Pourquoi on se confie sans y penser.
Ce qu’on risque vraiment
Qu’est-ce qu’une donnée sensible ?
Confidentialité & IA : réflexes utiles
Ce que l’IA “sait” déjà de nous
À découvrir sur LinkedIn
Un podcast sur l'IA
On sait qu’il ne faut pas tout dire sur les réseaux sociaux.
Qu’il vaut mieux éviter d’envoyer son RIB par mail.
Et qu’un geste maladroit dans un avion peut faire le tour de la planète en 24h.
Avec l’IA, c’est plus flou.
Parce que c’est nouveau.
On a l’impression d’être seul·e, face à une machine.
Alors on se confie.
Beaucoup.
Trop, parfois.
Oui, je partage beaucoup avec LivIA, mon associée IA,
Vous me l’avez fait remarquer,
Mes idées, mes brouillons, mes essais.
mais pas mes secrets.
Parce que je sais qu’elle peut être indiscrète.
Je n’ai pas de légitimité pour parler des questions de confidentialité.
Je n’ai pas l’expertise, ni technique ni juridique.
Alors je me contente de vous partager mes réflexions.
Ce ne sont pas des vérités
Travailler dans un café feutré
Pour moi, c’est ça, travailler avec l’IA,
C’est comme bosser dans un café cosy.
Je m’installe dans un coin tranquille et feutré.
Je lui parle à voix basse.
Mais je sais que les murs ont des oreilles.
Qui écoutent, qui enregistrent…
Et qui pourraient, un jour, répéter tout ce que je dis.
Ce qu’on dit à l’IA,
Comme tout ce qu’on dit en ligne,
on ne le contrôle plus.
Alors, je me suis fixé une règle toute simple :
Ne jamais dire à une IA ce que je ne serais pas prête à dire… dans un café.
Avec une inconnue assise à la table d’à côté.
Qui écoute. Sans en avoir l’air.
“Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.”
C’est ce qu’on entend dans les séries policières.
Mais c’est aussi vrai dans nos prompts.
Alors pourquoi dit-on tout ça à l’IA ?
Pourquoi ne pas garder le silence ?
Parce que quand je travaille avec LivIA,
je ne joue pas à cache-cache.
Je lui parle comme à mon associée.
Elle connaît tout de mon activité, et même un peu plus : mes doutes, mes tournures, mes réflexes d’écriture.
Bref, elle connaît ma voix. Pas juste ce que je dis, mais comment je le dis.
Pourquoi ?
Parce que nous l’avons vu dans les dernières lettres,
Plus elle apprend, plus elle devient efficace, pertinente,
Plus ses réponses sont personnalisées.
C’est tentant. C’est pratique.
Mais c’est aussi glissant.
La demande d’avatars IA explose.
Des agents capables de répondre pour nous, 24h/24.
Qui, doucement, nous remplacent.
Qui parlent à notre place.
Comme un jumeau numérique.
On ne réalise pas toujours que ces agents IA, même bien configurés, peuvent être… craqués.
Faut-il parler des personnes qui – de plus en plus nombreuses – utilisent ChatGPT comme confident, coach de vie, voire psy virtuel ?
Parler à ChatGPT, "comme on pourrait appeler sa copine", pour lui raconter sa journée. — Article Midilibre
Méfions-nous quand même.
Comme nous parlons à une amie dans un café.
Elle vous écoute. Elle vous répond.
Mais la salle est ouverte, et les murs ont des oreilles.
Souvent indifférentes ; parfois, malveillantes.
Ce qu’on risque vraiment
Ce qui peut mal tourner 👇
Usurpation d’identité (nom, numéro, localisation… tout ce qu’on laisse traîner)
Fraude ou piratage (données bancaires, mots de passe, connexions partagées)
Perte de confidentialité (secret de fabrication, infos clients, données sensibles…)
Responsabilité juridique (quand on expose sans le vouloir les données d’un tiers)
Et la loi, dans tout ça ?
Je vais être franche : je n’y crois pas.
Parce qu’elle est souvent mal pensée par des gens qui n’y comprennent rien.
Et parce qu’elle freine souvent les honnêtes… sans jamais inquiéter les plus malveillantes.
Ma conviction :
Ce qui nous protège vraiment, c’est ce qu’on choisit de ne pas dire.
Qu’est-ce qu’une “donnée sensible” ?
Votre date de naissance, votre numéro de sécu, votre adresse…
Vos identifiants, vos accès bancaires…
Vos méthodes, vos stratégies, vos process non publiés…
Les infos des autres et en particulier de vos client·es…
Et, tout simplement, ce que vous n’avez pas envie de voir ressortir au grand jour.
Ce qu’on partage à l’IA,
est traité par des serveurs (souvent à l’étranger)
peut être conservé temporairement
peut servir à l’entraînement des modèles
et ne garantit jamais une confidentialité parfaite.
C’est comme Facebook.
On ne sait pas exactement ce qu’ils font de nos données.
Sauf quand les scandales à répétition explosent.
👉 Moralité :
Je ne dis rien à une IA que je ne serais pas à l’aise de raconter au café du coin.
Confidentialité & IA : Quelques réflexes
L’idée, ce n’est pas d’arrêter de travailler avec l’IA.
Ce serait dommage de s’en priver.
Un peu comme boycotter les cafés parce qu’on a peur d’y croiser une oreille indiscrète.
L’idée, c’est plutôt ça :
Savoir ce qu’on peut dire.
Et ce qu’il vaut mieux garder pour soi 🤐
Voici quelques bonnes pratiques que je m’applique :
Avant de cliquer sur “Envoyer", je me pose trois questions :
Est-ce que je serais à l’aise pour dire ça dans un café, avec quelqu’un à la table d’à côté ?
Est-ce que je dirais ça à une collègue ou cliente ?
Si cette info fuyait publiquement, est-ce que ça pourrait me porter préjudice ?
🚫 Ce que je ne partage pas avec une IA :
Ma date de naissance, mon numéro de sécu, des données médicales…
Mes identifiants, mes mots de passe, mes coordonnées bancaires…
Les infos clientes, non anonymisées, et sans leur accord…
Et tout ce qui, une fois dehors, me ferait grimacer ou rougir
En résumé :
Tout ce qu’on ne veut pas qu’il soit réutilisé ou réexploité, même par accident…
on ne le dit pas. Point.
🎭 Astuce bonus : le personnage miroir
Si vous utilisez l’IA comme coach ou psy (vous n’êtes pas seul·e),
Prenez de la distance :
même profil
mêmes enjeux
mais un autre prénom, une autre ville, un contexte différent...
Objectif : faire en sorte que même divulguées, ces infos ne permettraient pas de vous reconnaître personnellement.
🛠️ Réglez vos paramètres de confidentialité sur ChatGPT
Désactiver l’entraînement automatique
Par défaut, ChatGPT peut utiliser vos conversations pour améliorer ses modèles.
👉 Pour désactiver cette fonction : Paramètres > Données > “Améliorer le modèle pour tous”
Attention : cela ne supprime pas les données déjà collectées.
Utiliser le mode éphémère
Les échanges ne sont pas enregistrés dans l’historique.
Mais ils sont quand même conservés temporairement (30 jours max) pour des raisons de sécurité ou de contrôle d’abus.
👉 Pour l’activer : cliquez sur le bouton discret en haut à droite de l’écran, à côté de votre profil, et sélectionnez “Chat éphémère”.
Activer ou désactiver la mémoire
La mémoire permet à ChatGPT de se souvenir de certaines infos sur vous.
👉 Pour y accéder et gérer : Paramètres > Personnalisation > Mémoire
Vous pouvez :
Voir ce que l’IA retient sur vous,
Modifier ou supprimer ces souvenirs,
Réinitialiser toute la mémoire,
Et même demander directement : “De quoi te souviens-tu à mon sujet ?”
📌 La mémoire est désactivable à tout moment, et vous gardez le contrôle sur ce qui est enregistré.
🔗 Voir le guide Leptidigital
Et surtout : évitez les plugins douteux, les extensions tierces, les IA “gratuites” sans politique de confidentialité claire.
👥 Et avec vos client·es ?
➡ Même avec les meilleures intentions… vous restez responsable.
Alors,
Anonymisez : pas de nom, pas de lieu, pas de montant exact
Floutez : pas de marque, pas d’extrait de brief copié-collé
Obtenez un accord écrit si vous travaillez sur du réel
Ajoutez une clause IA dans vos contrats…
🛡️ C’est comme pour les virus ou les piratages : personne n’est à l’abri, mais on peut prendre des mesures raisonnables.
Moralité :
On ne peut pas tout verrouiller.
Mais on peut prendre des mesures raisonnables.
Comme pour les virus.
Comme pour la vie numérique, en général.
Résultat : confiance + transparence + légitimité.
👉 Ce n’est pas une recette miracle.
Juste quelques réflexes à prendre.
Des garde-fous.
Des habitudes à adopter.
Et peut-être d’autres à inventer.
Vous en avez, vous ?
Lesquels ?
Rappelons-nous d’une chose :
Ce que l’IA “sait” de nous…
C’est d’abord ce qu’elle trouve en ligne.
Interviews, bios, posts publics, articles…
Un puzzle numérique dont nous sommes les pièces.
👉 Et ça, au moins, on peut le piloter.
Alors, autant en être la source.
Choisir nos mots.
Façonner notre voix.
Décider de ce qu’on laisse traîner…
Et de ce qu’on préfère garder pour soi.
J’ai fait le test :
J’ai demandé à Copilot ce qu’il savait de moi.
Et de Livia.
…Et de me rendre compte que mes infos ne sont pas à jour 😊
Ce que nous disons aujourd’hui,
façonne ce que l’IA dira de nous demain.
On peut lui parler, oui.
Mais comme dans un café en ligne.
Pas comme dans notre journal intime.
Ou alors…
de manière anonyme.
Et puis, n’oublions pas :
ne pas parler,
ne pas utiliser l’IA,
ne pas publier,
ne nous rend pas invisibles.
Ça nous rend juste silencieux·ses,
dans un espace où d’autres parlent…
à notre place.
Alors, on perd vraiment la main.
L’idée n’est pas de faire peur.
Mais d’ouvrir l’œil.
Et de faire attention aux oreilles.
Et vous ?
Quelles sont vos propres règles ?
Jusqu’où vous autorisez-vous à parler à une IA ?
Quelles limites vous aident à garder une vraie liberté dans vos échanges numériques ?
Ma boîte est ouverte.
Mais attention… LivIA nous lit 😊
Au plaisir de prochains échanges 🤍
— Céline (et LivIA, jamais loin…)
À découvrir sur LinkedIn
🤔 Une idée brillante… et alors ?
J’ai longtemps pensé que raconter une expérience sincère suffisait. Mais j’ai compris que pour créer de l’impact, une idée doit aller plus loin : Servir à quelque chose. Répondre à une vraie attente. Laisser une trace.
🎭 L’authenticité : mot piégé ou quête essentielle ?
Buzzword, injonction, posture… Le mot “authenticité” a tout pour agacer.Moi aussi, je l’ai blacklisté. Et pourtant… je n’arrive pas à le jeter…
👉 https://www.linkedin.com/posts/céline-lieffroy_midjourney-activity-7348583139419602944-anzo
💌 LinkedIn vu depuis 1925
Une certaine Clémence de Saint-Aubain observe nos mœurs numériques.Au programme : vanité, hashtags, “impact” et gladiateurs du like.Vous me direz si vous aimez ce genre d’ironie douce dans un style suranné…
Vlan #357 Eduquer nos enfants à l'ère de l'intelligence artificielle avec Mathilde Cerioli
Le regard d’une psychologue & neuroscientifique spécialisée sur l’enfance sur l’impact de l’IA sur les apprentissages, mais également sur notre fonctionnement cognitif et émotionnel. J’ai trouvé cela passionant, et même si je n’ai pas d’enfants !
NB : Je suis intéressée par les ressources qui vous ont marqué sur l’intelligence artificielle — et en particulier l’IA générative — Merci de me les partager. Vous avez mon mail
Merci pour cette newsletter qui sonne toujours juste, et qui répond de manière métaphorique à plein de mes interrogations. Merci aussi pour ta réflexion sur l'authenticité, qui me pose aussi question, c'est hyper intéressant et la vision de l'IA par une femme d'une autre époque, c''est génial ! Ces pas de côté, c' est ce que j'adore dans ta lettre et tes publications ! 🤗